Des vestiges du passé découverts à la Centrale Chute-des-Passes
En mai dernier, l’équipe affectée à l’inspection des tunnels d’accès (aussi appelés « adits ») de la Centrale Chute-des-Passes a fait une découverte surprenante. Une pancarte et une bouteille datant de la construction du site dans les années 50 étaient dissimulées dans cette zone rarement fréquentée.
La galerie de tunnels a été creusée lors de la construction de la centrale dans les années 50. À l’époque, ces infrastructures permettaient d’évacuer et de passer d’une galerie à l’autre pendant l’exécution des travaux. Certains ont par la suite été bouchés avec des murs de béton pour empêcher l’eau d’entrer à l’intérieur de la centrale. Aujourd’hui, ces parois de 10 pieds d’épaisseur servent en quelque sorte de bouchon.
« Nous devions procéder à une inspection du dernier bouchon qui nous était accessible pour valider l’état de la paroi de béton. En raison de l’infiltration et de l’écoulement d’eau, il y avait une importante accumulation de calcaire. Nous devions retirer cette couche de minéraux pour avoir un visuel sur le béton pour permettre aux ingénieurs de faire l’inspection », explique Michaël Bergeron, superviseur projets, Énergie Électrique.
Avant de se rendre sur les lieux, des géologues ont préalablement utilisé un drone afin de tracer un chemin sécuritaire que l’équipe pourrait emprunter le long des parois rocheuses pour se rendre au mur.
« Personne n’avait eu accès à cet endroit depuis 10 ou 15 ans. Il n’y a pas d’éclairage efficace de façon permanente ni de ventilation. Ce n’est pas un coin où nous allons travailler habituellement », poursuit-il.
Dans cet environnement sombre, sourd, humide et rarement fréquenté, l’équipe fut étonnée de retrouver des vestiges du passé.
« La pancarte était appuyée sur le mur de béton qu’on a nettoyé. Nous avons pu en récupérer une bonne partie. Étant donné l’accumulation de calcaire qu’il y avait dessus, nous ne savions même pas qu’elle était là. Ça a été un peu une surprise de retrouver ça, puis de voir que ça avait un lien avec la construction de la centrale. Le fait que c’était écrit en anglais, nous nous sommes dit que probablement la plupart des travailleurs étaient anglophones. Nous étions étonnés de constater à quel point les normes de sécurité ont changé. »
Au pied du mur à la sortie du tunnel, Michaël a remarqué une bouteille de verre ensevelie en partie dans le sable. « Je l’ai ramassée. Je l’ai amenée dans la centrale pour la nettoyer. Je me doutais que c’était une bouteille qui avait de l’âge. »
En s’intéressant aux détails sur le contenant, ce dernier a pu retracer l’origine de la mystérieuse bouteille, confirmant qu’il s’agissait bel et bien d’une bouteille datant des années 50.
Protection du patrimoine industriel
L’histoire du développement de l’aluminium dans la région, depuis près de 100 ans, est intimement lié à Rio Tinto. Pour préserver l’héritage du passé, l’équipe Communauté et Performances sociale s’affaire à mettre en place un plan de gestion du patrimoine culturel.
« Un plan de gestion du patrimoine culturel est un outil, conçu avec les communautés, qui vise à faciliter la gestion des enjeux liés au patrimoine culturel et à limiter les impacts des opérations de Rio Tinto sur ceux-ci », explique Catherine Doré, spécialiste Communautés et Performance sociale.
Les découvertes comme celles de l’équipe de Chute-des-Passes s’inscrivent parfaitement dans ce thème : un des objectifs du plan est d’inventorier les objets qui pourraient avoir une valeur historique.
« C’est un bel exemple de curiosité dont a fait preuve l’équipe de Michaël. Nous aimerions inviter les équipes à avoir l’œil ouvert et à développer de bons réflexes lorsqu’elles trouvent quelque chose qui peut être ancien ou inusité. S’il y a des gens qui ont des trucs anciens dans leur bureau ou qui font des découvertes dans les installations, il ne faut surtout pas hésiter à communiquer avec quelqu’un de l’équipe de Communauté et performance sociale. S’il s’agit d’objets qui ne peuvent être déplacés, comme des œuvres d’art ou des éléments qui font partie des usines, une photo peut très bien faire l’affaire. Nous allons nous faire un plaisir de faire des recherches pour en savoir davantage sur l’objet », conclut Catherine Doré.