L’effet levier d’une succession de bons réflexes
Au printemps dernier, plusieurs bons réflexes ont contribué de manière positive à la valorisation des produits de l’Usine de traitement de la brasque (UTB). La récupération de produits à base d’alumine, de bauxite ou encore de réfractaires étant des éléments clés pour la valorisation des brasques, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à saisir les opportunités pour en optimiser l’utilisation. La somme de ces initiatives crée un effet de levier qui s’avère bénéfique à plusieurs niveaux.
Comment l’Usine de traitement de la brasque valorise des sous-produits?
Les brasques sont une matière dangereuses issues de la mise hors service des cuves d’électrolyse. Les brasques sont la matière première de l’UTB dont la raison d’être est d’en extraire les contaminants afin de faire des brasques une matière non-dangereuse et, ultimement, de les valoriser. « Pour y parvenir, nous devons bonifier la brasque traitée avec des additifs riches en alumine. La récupération de certaines matières est donc une opportunité non seulement pour les économies que cela représente en terme d’achat à UTB ou de frais liés à la disposition des matières pour les centres générateurs, mais également pour minimiser l’impact environnemental de nos opérations », explique Samuel Dolbec, coordonnateur valorisation sous-produits.
L’équipe souligne l’implication de Marc-André Séguin de l’équipe commerciale (basée à Montréal), qui fait un énorme travail de recherche et de relation client. « Nos clients sont régulièrement des cimentiers avec lesquels nous convenons des spécifications du produit. Il faut respecter des critères chimiques et physiques (granulométrie, taux d’humidité, etc.) », indique M. Dolbec.
« L’alumine récupérée demeure un produit de qualité qui, bien qu’il ne convienne plus pour nos procédés, peut très bien être réutilisé pour la valorisation des brasques. Il y a tout de même certain paramètres à respecter pour s’assurer qu’on récupère une matière compatible», précise Clarence Tremblay, coordonnateur valorisation UTB.
« Ne pas mélanger les matières permet de mieux les valoriser. Plus c’est propre et sec, mieux c’est. La ségrégation à la source est un principe qui s’applique tant au recyclage ménager qu’à la valorisation industrielle », fait valoir Samuel Dolbec.
Des initiatives favorables à valorisation
Dans les dernières semaines, plusieurs bons coups se sont succédés. En voici quelques-uns :
- « Jean-Philippe Minier, planificateur maintenance Vaudreuil, a constaté que dans le transport, de l’alumine inutilisée s’accumulait dans les convoyeurs et dans les wagons. Lors des opérations de nettoyage, toute cette matière était amassée et envoyée à l’enfouissement. Elle n’était plus utile pour eux alors que pour nous à UTB, c’est une matière première que l’on recherche. C’était donc le fit parfait », exprime Jasmyn Brassard, Superviseur Opération – Usine Vaudreuil et Installations portuaires et services ferroviaires. De cet échange, a découlé l’idée de récupérer du béton des fours réfractaires. Suivant l’étude des spécifications du produit, cette initiative sera mise de l’avant au prochain arrêt majeur du Centre de calcination.
- Mentionnons également un autre bon coup en provenance de l’Usine de produits chimiques hydrate (UPCH). L’ingénieur de procédé, Francis Larouche, a remarqué un surplus de wagon et a interpellé l’équipe de l’UTB pour recycler des matières qui pouvaient être compatibles avec les besoins des clients. Ainsi, 15 tonnes d’hydrate et 120 tonnes de poussières de bauxite fines des entrepôts seront récupérées.
- Du côté de l’usine Alma, Hélène Boivin, technicienne de procédé responsable réfractaire, services techniques a pris l’initiative de contacter l’UTB pour récupérer les briques réfractaires du four suivant les travaux de réfection des fours à cuisson des anodes.
- Au chemin de fer Roberval-Saguenay, Martin Dufour, superviseur maintenance, a observé lors de l’entretien des wagons que de l’hydrate et de l’alumine restaient coincés dans les chutes lors du transport du matériel. Ces matières seront désormais récupérées, plutôt que d’être enfouies.
- Suivant des modifications apportées aux équipements, Laurence Larocque, ingénieure de procédé chez Elysis, a contacté l’équipe d’UTB afin que du réfractaire et de l’alumine puissent trouver une seconde utilité.
- Aux Installations portuaires, la manipulation des matières fait en sorte qu’une certaine quantité de bauxite et d’alumine se retrouvent au sol et est soumise aux intempéries. L’initiative de Justine Desjardins, conseillère en environnement, permettra la récupération d’une grande quantité de matière qui servira la valorisation des produits de l’UTB.
Grâce aux bons réflexes et à la proactivité des travailleurs, tous ces produits à priori destinés à l’enfouissement, serviront de matières premières pour l’Alextra et le AL-650 produits à l’UTB (noms commerciaux des produits d’UTB). À terme, ces initiatives entraîneront une réduction des coûts des produits valorisés et une diminution des frais d’enfouissement.
Par ailleurs, au moment de l’entrevue, l’équipe de valorisation de l’UTB a tenu à souligner l’effet mobilisateur qu’a eu l’arrivée de Samuel Dolbec au sein de l’organisation en septembre 2021. « Samuel a amené un dynamisme pour saisir les opportunités de valorisation et demeurer à l’affût. Sa présence est ressentie et fait une différence », concluent Clarence Tremblay et Jasmyn Brassard.
Les équipes Rio Tinto qui seraient en possession de produits à base de bauxite, de l’alumine ou de briques réfractaires, peuvent contacter Samuel Dolbec à l’Usine de traitement de la brasque. Ces produits parfois non-conformes au procédé initial peuvent très bien servir à la valorisation!