Bruno Turbide : destiné à aider
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Rio Tinto (Alcan) a toujours fait partie de la vie de Bruno Turbide. Issu d’une « famille typique d’Arvida », comme il se plaît à le dire, le travailleur maintenant retraité, après 33 ans de service, se remémore les échanges qui animaient son grand-père, son père et plusieurs de ses oncles, tous employés de l’usine. Ce n’est que dans la jeune vingtaine qu’il fit lui-même son entrée comme tuyauteur à l’Usine Vaudreuil, une opportunité inespérée qui allait le mener quelques années plus tard à devenir agent d’aide, un rôle qui lui a permis de mener une carrière à son image.
Comment résumeriez-vous votre parcours chez Rio Tinto ?
Mon parcours est atypique. J’ai fait un cours de plomberie et j’ai été tuyauteur pendant une quinzaine d’années et représentant en prévention. De fil en aiguille, j’ai eu l’opportunité d’aller à l’université pour compléter, par les soirs, un certificat en intervention, puis en toxicomanie et amorcé celui en intervention jeunesse. Sans en être conscient moi-même, j’étais en train de tracer la voie qui me permettrait d’occuper le poste d’agent d’aide. C’est une expérience qui m’a permis de me découvrir comme personne à travers l’aide que j’ai pu apporter aux autres. Tout ce que j’ai appris m’a énormément apporté sur le plan personnel, dans mes propres relations. Je considère que c’est un des grands privilèges de ma carrière. C’est un rôle qui a fait de moi une meilleure personne.
Comment décririez votre rôle d’agent d’aide ?
J’ai accompagné plusieurs personnes, œuvrant dans différents postes, syndiqués ou non, dans différentes installations. J’ai toujours considéré que ma responsabilité était d’abord et avant tout envers l’humain. J’ai appris à accueillir et à communiquer avec les gens. J’ai été attentif à ce qui se passait autour de moi, aux situations difficiles que des collègues vivaient. J’ai écouté. Peu importe le moment, on pouvait m’appeler et je me rendais disponible pour une personne en détresse. On savait que j’étais là et qu’il y a avait des gens prêt à aider en cas de besoin. Je sais par expérience qu’être présent, c’est aidant pour quelqu’un qui souffre. Ça me procure une grande satisfaction de savoir que le rôle d’agent d’aide se perpétue avec une autre personne qui saura y apporter sa couleur unique, comme je l’ai fait durant toutes ces années.
Que ressentez-vous lorsque vous songez à toute l’aide que vous avez pu apporter dans l’exercice de vos fonctions ?
Je me suis beaucoup investi. J’ai le sentiment d’avoir reçu encore plus que ce que j’ai pu donner. Ce sont des fonctions que j’ai occupées en raison de mon vécu et non par vertu. Je dirais qu’à une certaine époque, j’ai changé ma vie « à la mode » pour un mode de vie plus sain. J’ai fait beaucoup d’interventions, de témoignages, des conférences et de sensibilisation. J’ai participé à la sélection des aidants naturels. J’ai parlé de mon expérience personnelle. Je me suis pris en exemple et je crois que ça a fait en sorte que l’on m’accorde de la confiance. J’ai abordé des sujets délicats comme le suicide et la santé mentale. J’ai fait valoir l’importance de demander de l’aide.
Le groupe des aidants naturels : présent en tout temps
Le réseau des aidants naturels est un regroupement d’employés (horaire et cadre) volontaires qui s’impliquent bénévolement pour soutenir des collègues en difficulté.
Les aidants naturels se soucient du bien-être d’autrui et sont attentifs aux personnes qui présentent des signes de détresse. En cas de besoin, les aidants naturels sont formés pour apporter une aide immédiate et guider les collègues en difficulté vers les ressources disponibles. Ces derniers encouragent les demandes d’aide et contribuent à démystifier la santé mentale.